Vacances Parisiennes

3 Jours Parisiens, une éternité.

Mon être est attiré par cette ville comme un aimant. Une fois que j'y suis, tout est intense. Allons place du Tertre, courons en haut du sacré coeur, envolons nous à châtelet, admirons la tour Eiffel scintillante de nuit avec une pleine lune jalouse et un ciel étoilé, montons au trocadéro, encore, encore ! Viens vite, vite le temps nous est compté, notre ivresse est de courte de durée ! Notre condition humaine nous reviendra en pleine tête !
C'est une faim insatiable, une faim de métro, une faim de monuments, une faim de Paris toute entière !
Je ressens l'agitation moléculaire de toute cette ville qui vibre, vombrit, s'agite, s'ébranle jour et nuit, toujours, encore et encore !

Mon esprit était un jouet pour mon corps aimanté. Les nuits semblaient si courtes ! On vivait plusieurs journées en une seule. Ma mère avait du mal à suivre. Je m'enivrait de Paris toute entière : de l'odeur infecte qui règne dans la plupart des stations de métro, des immeubles de toutes époques, de la foule, des tags sur les murs, des spectacles de rue, des arts....

Il m'aurait fallu mille moi-même pour me rassasier, et encore...

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L'allé en train était infernal. Mon corps était à bout. Je supporte mal certains transports parfois... J'avais les yeux rouges, le ventre noué, une migraine affreuse, l'envie de vomir, le teint livide...
Je ne sais pas si Alexandre a remarqué cela à la sortie du train. Il souriait en tout cas. J'étais ailleurs. Jaurais aimé être mieux ce jour là, pour la première fois qu'il me voyait en vrai... Enfin. Peut-être que cela ne se voyait pas sur le coup, mais au fond j'étais très heureuse.

Le lendemain, il y a eu rock en seine. Faut le vivre pour le croire.
On a cru que j'étais ivre. C'était juste l'amour et la joie. C'était The Jesus and Mary chain, c'était cet inconnu brun en veste blanche qui m'a embrassé entre deux chansons, entre des pogos furieux, c'était son odeur, c'était sa main. C'était cold war kids vu du premier rang, c'était jarvis cocker, c'était the fratelis. Enfin, c'était tool, métal psychédélique... ces êtres fantastiques, ces crânes contenant chacun un embryon... C'était la pleine lune, les lasers verts, les spots colorés... c'était la foule en délire, prête à toutes les folies possibles, c'était ce gars dans la marre de boue devant la grande scène, c'était les fans en T-shirt, c'était cet inconnu envoûtant, charmant, c'était les groupies qui criaient "I love you !!!! à poil !" au chanteur de the fratelis, c'était la communion... la procession de festivaliers avant et après le festival...

C'était le chanteur de the jesus and mary chain qui criait "I WANNA DIE" lors du dernier morceau du set, comme pour nous rappeler notre condition humaine, après l'ivresse de son, de lumières, de foule folle, de joie, d'amour qui nous donnait l'illusion de nous détourner de notre condition humaine.

"C'est la poésie en action."

Cette phrase était celle d'un jeune homme à propos de mon être. Il s'adressait au trois membres de la croix rouge qui m'ont demandé si tout allait bien, après m'avoir vu danser, chanter, errer frénétiquement, enlacer les abres, interpeller la lune et la voûte celleste.
Ce jouvenceau voyait juste. :)

J'aime, j'aime, j'aime cette catharsis où mes sentiments explosent au grand jour.



Le lendemain on a passé la journée à dévorer la capitale.
J'ai acheté une grande photo de Robert Doisneau, "le baiser de l'hôtel de ville", qu'on a mangé des yeux aussi.